Commencé le : 29/07/2010
Terminé le : 19/02/2011
297 pages
Résumé (Goodreads) :
From superstar Suzanne Somers comes the much-talked-about, painfully honest account of her life in an alcoholic family and the difficult road to recovery. Although a book about pain and struggle, Keeping Secrets is also an inspiring personal story in which Suzanne Somers shares her family's ultimate triumph over the disease.
Je vous avais annoncé cet achat il y a un peu plus d'un an (ici) et j'en étais très fière. J'étais surtout ravie car je m'intéresse à la carrière de Suzanne Somersdepuis que je l'ai connue dans "Notre belle famille" (Step by Step) Ainsi, j'ai eu l'occaison de me faire une idée d'ensemble de sa vie artistique et de vois la sitcom qui l'a rendue célèbre aux Etats-Unis (Three's Company) et de lire rapidement qu'elle n'avait pas eu une vie des plus faciles. Je souhaitais en savoir davantage et l'opportunité m'en était donnée grâce à Amazon, site sur lequel se vendaient ses autobiographies à un prix incroyable.
J'ai mis du temps à en entamer la lecture car j'avais d'autres ivres à lire avant. J'ai lu les premières pages en juillet 2010 mais ce sujet risquant de m'affecter particulièrement, je me suis dit que ce n'était pas encore le moment. Je ne lis jamais de livres autobiographiques ou d'histoires vraies quand il s'agit de sujets dramatiques car j'ai peur de ne pas supporter, de tomber en déprime suite à la lecture. Je n'ai pas grandi avec un père alcoolique mais, pour diverses raisons, je savais que ce livre risquait d'être un sujet sensible pour moi. J'ai donc attendu le bon moment pour me saisir à noueau de ce livre. C'était en janvier de cette année.
Je dois avouer que si ma reprise s'est faite doucement car je lisais d'autres livres en parallèle, j'ai vite fini par laisser tomber le reste (une fois mes obligations livresques remplies) pour ne me consacrer qu'à cette lecture.
Suzanne Somersy raconte sa vie depuis l'enfance jusqu'à la vingtaine puis nous fait un petit résumé final sur sa situation "actuelle" (le livre date de 1988)
On apprend ainsi comment ses frères, sa soeur et elle ont plus ou moins grandi malgré la violence de leur enfance. Leur père était ivre la plupart du temps puis, en continu. Du soir au matin, l'alcool dominait dans leur maison et surtout, ses effets affectaient chaque membre de la famille Mahoney (le nom de jeune fille de Suzanne)
Les seuls moments de calme étaient lorsque Francis "Ducky" Mahoney tombait ivre mort dans la cuisine ou ailleurs en pleine nuit... mais cela ne durait que quelques heures.
Monsieur Mahoney a été alcoolique de ses 25 ans jusqu'à... En réalité, même s'il a fini par redevenir sobre, comme Suzanne le dit, un alcoolique reste alcoolique à vie.
Ce que l'entourage de la famille et la famille elle-même ne comprenaient pas, c'est que l'alcoolisme affecte les membres de la famille entière tant dans leurs comportements actuels et futurs que dans leur propension à devenir eux-mêmes alcooliques et/ou à développer des subterfuges pour se persuader que tout va bien ou masquer le désordre aux yeux des autres.
Dans ce livre on apprend que la mère de Suzanne, Marion Mahoney, a eu beaucoup de courage dans sa vie de femme, de mère et d'épouse ou a été très lâche. Cela dépendra de la façon dont vous voyez les choses. Foncièrement catholique, elle ne s'est jamais détournée de ce qu'elle considérait comme le droit chemin et a toujours cru qu'elle ne pouvait s'en remettre qu'à Dieu. C'était sa seule "lumière" pour tenter d'affronter la situation. Mais cela ne l'aidait pas beaucoup. Elle n'a jamais abandonné son mari, quand bien même elle y a songé. Le fait est que, comme Suzanne nous l'explique, à l'époque, l'alcoolisme n'était pas reconnu comme une maladie. C'était une tare à laquelle on s'adonnait et si l'on ne s'arrêtait pas c'est que cela nous plaisait. Tous les enfants Mahoney ont ainsi juré qu'ils ne deviendraient jamais alcooliques. Après les nuits passées dans la terreur, sans dormir, ou à peine, au fond du placard de la chambre, après la violence verbale et la cuisine dévastée, qui en aurait eu envie?
Seulement voilà, il s'avère que c'est bel et bien une maladie et que tenter de s'en sortir et de trouver de l'aide a longtemps été peine perdue... jusqu'à ce que la famille atteigne un niveau de la maladie que Maureen, la soeur aînée de Suzanne, ne pouvait plus supporter.
Suzanne nous explique à quel point les alcooliques sont tiraillés entre leur mal-être, leur besoin de boire et leur culpabilité. C'est ce qui a décidé Maureen, devenue alcoolique elle aussi à l'âge de 25 ans, à prendre son courage à deux mains et à se diriger, au bout de 10 ans, vers les Alcoolqiues Anonymes. L'idée fut d'abord très mal vue par les parents de Maureen. Les participants à ces réunions étaient vus comme des pestiférés... Mais au final, c'est ce qui l'a guérie et ce qui a entaîné la famille tout entière vers la guérison. Marion Mahoney a pu comprendre qu'aider son mari comme elle pensait le faire (aller le mettre au lit, nettoyer les dégâts) ne faisait en réalité que l'encourager à continuer. Elle a commencé à aller elle aussi aux réunions d'une association de soutien jusqu'à ce qu'un beau-jour Ducky accepte d'aller se faire soigner dans un centre spécialisé.
En parallèle de ce fil rouge, c'est la vie quotidienne de Suzanne Somers que l'on découvre. Elle rêvait depuis toute petite de monter sur les planches, de chanter, de danser. Mais elle a dû traverser tout un tas d'épreuves qui résultaient pour la plupart de son enfance et de des conséquences de celle-ci sur ses agissements.
J'avoue n'avoir eu qu'un seul doute lors de ma lecture. Il semblerait que Suzanne soit tombée enceinte d'une façon un peu difficile à croire. A part cela, j'ai été bouleversée par tout ce qui a pu lui arriver dans sa vie. Parfois, les événements étaient le résultats de malchance, parfois d'un manque évident de jugement lié à ses antécédents mais tout au long du livre je n'ai cessé de me dire : "bon sang, je ne regarde pas un film ni un feuilleton, je ne lis pas un roman. Tout ceci lui est vraiment arrivé!" Parfois le manque de jugement dont je parle me faisait vraiment penser à un passage de chick-lit, où l'héroïne se montre vraiment stupide et n'a pas du tout conscience des réalités. Pourtant, là, c'était arrivé, et ce n'était pas drôle du tout.
J'ai lu quelques avis sur le net et beaucoup pensent que Suzanne a tourné les choses à son avantage pour ce livre. Ce genre de passage me fait penser que ce n'est pas le cas (pourquoi se faire passer pour stupide, dire à quel point on l'a été si l'on essaie de se montrer sous son meilleur jour dans le reste du livre?) Si elle a vraiment enjolivé certains passages, à la rigueur, j'ai envie de dire : elle pouvait bien le faire! Avec tout ce qui lui est arrivé!
La vie de Suzanne a été un vrai parcours du combattant, tant au niveau personnel, amoureux, financier que professionnel et je sais qu'elle a ensuite continué à l'être. Ella a eu un cancer du sein et, encore dernièrement, un incendie a ravagé sa maison... Pourtant, elle garde le sourire. Ce n'est peut-être que de l'apparence et ce sourire est peut-être un peu trop empli de collagène (ne nous voilons pas la face), je n'apprécie peut-être pas ses dernières "déviations" vers des médecines hormonales qui m'apparaissent comme douteuses mais je garde, davantage encore, de l'affection pour cette femme qu'il me semble connaître un peu mieux aujourd"hui et je salue son courage d'avoir affronté tant de mauvais moments et d'avoir pardonné son père.
A son sujet, elle écrit en guise d'ouverture de ce livre : "To my family for their trust and courage in allowing me to tell this story, especially my dad. It takes a big man to be so brave."
Ma traduction : "A ma famille pour m'avoir fait confiance et avoir eu le courage de me laisser raconter cette histoire, en particulier à mon père. Il faut être un grand homme pour être si courageux."
J'en ai encore envie de pleurer rien qu'à écrire ce billet (je vous l'avais dit que ce livre m'affecterait personnellement)
Le livre est agrémenté d'un encart central présentant des photos en noir et blanc de Suzanne et de sa famille depuis avant sa naissance (en 1946) jusqu'à 1987 dont vous pouvez avoir un aperçu ci-dessous.
Le livre a également été adapté en téléfilm en 1991. Suzanne y tenait son propre rôle.
Il fut suivi de After the Fall, qui relate davantage son entrée et son évolution dans le show business et s'attarde sur son éviction de la série "Three's Company" après qu'elle a demandé une augmentation...
Un livre que je lirai plus tard mais qui est déjà dans ma bibliothèque et un véritable coup de coeur, donc, pour Keeping Secrets.