Commencé et terminé en mai (je n'ai pas gardé les dates...)
Résumé de l'éditeur :
Adolescents, Susan et Philip représentaient tout l'un pour l'autre. Avec l'optimisme de la jeunesse, ils s'étaient promis de s'aimer pour toujours. Susanne affrontera la violence des ouragans en Amérique centrale tandis que Philip réussira à Manhattan. À l'exception de quelques rencontres furtives à l'aéroport de Newark, ils ne sauront de leurs vies réciproques que ce que disent les lettres qu'ils vont s'écrire pendant des années. Sans que jamais ne se brise le lien qui les unit. Philip avait promis à Susanne qu'il serait toujours là s'il lui arrivait quelque chose. Il ne pouvait pas savoir que cette promesse allait profondément bouleverser sa vie, et que pour l'honorer, il devrait ouvrir son cœur à l'inconnu.
Après avoir eu le coup de foudre pour Et si c'était vrai il y a quatre ans, j'avais acheté, au fil des années, à peu près tous les livres de cet auteur. Il faut dire que ça se fêtait, c'était l'un des premiers livres d'adulte qui me séduisait et que je lisais vraiment jusqu'au bout. En plus, c'était à l'époque l'un des rares que j'aie lus avant d'en voir l'adaptation cinématographique. Je n'avais pas pour autant lu tous ces livres. Après Et si c'était vrai, sa suite Vous revoir et 7 jours pour une éternité, j'ai profité d'une lecture commune organisée sur Livraddict pour me lancer dans Où es-tu?
Après la description de la naissance d'un ouragan, le livre nous présente les autres protagonistes, Susan et Philip, qui semblent se connaître depuis toujours et s'aimer mais sans être un couple pour autant. Ils ont pourtant toute la complicité et l'attirance nécessaires à cela. On apprend que Susan a perdu ses parents, ce qui la pousse à aller de l'avant, afin d'éviter de regretter des choses un jour et de finir sa vie trop tôt. Du moins, elle pense aller de l'avant, en intégrant le Peace Corps et en partant pour le Honduras afin de venir en aide aux victimes des ouragans. Mais voilà, pour cela, elle doit laisser Philip derrière elle et ne le revoir qu'une fois par an... ce que ce dernier a du mal à accepter.
Personnellement, j'ai trouvé le personnage de Susan agaçant. On sent qu'elle aime Philip et que c'est plus que réciproque mais elle n'en fait qu'à sa tête et part quand même. Le fait de vouloir venir en aide aux populations démunies n'est bien sûr pas ce qui m'a agacée mais je l'ai trouvée égoïste et lunatique. Elle s'attend à ce que Philip l'attende, tout en disant l'inverse mais elle ne prête pas pour autant plus attention que cela à ses désirs et à ses suppliques pour qu'elle revienne. Le pauvre Philip se retrouve prisonnier de cet amour, à attendre son retour. Heureusement, il finit par faire sa vie de son côté mais on sent que Susan sera toujours présente quelque part dans sa tête, qu'il se posera toujours des questions. Je me suis d'ailleurs demandé en lisant le livre s'ils avaient déjà formé un couple ou non. Je n'ai pas trouvé cela assez clair.
Le livre est construit à la fois de façon épistolaire et narrative. On alterne entre les deux grâce aux lettres que les héros s'envoient de mois en mois, ce qui nous permet aussi de suivre leur évolution propre. J'ai aimé ce procédé. De plus, le genre épistolaire se lit vite, ce qui permet d'en apprendre davantage sur l'histoire sans se lasser.
En outre, je ne sais pas dans quelle mesure Marc Lévy s'est documenté sur les ouragans (ou s'y connaît) mais ce livre semble aussi d'"actualité". Il y est retracé l'impact de plusieurs ouragans et Monsieur Lévy y fait mention de quelques autres événements d'importance dans le monde depuis les années 70, date à laquelle commencent les échanges des personnages principaux.
J'ai préféré suivre la vie de Philip plutôt que celle de Susan, bien que celle-ci ait des côtés intéressants mais celle de Philip était plus classique : travail, mariage, enfants, plus terre à terre et moins "égarée", ce qui me correspondait davantage.
J'ai aimé particulièrement suivre l'arrivée de Lisa et l'évolution de sa relation avec Mary (pas d'autres révélations pour ne pas gâcher votre plaisir/surprise, si vous ne l'avez pas lu)
Page 285, je me suis dit "Ce n'est pas possible, il se fout de ses lecteurs!" Pourquoi? Une impression de déjà vu s'est emparée de moi avant que je ne reprenne mes esprits, retourne quelques pages en arrière (à la 227 exactement) et ne découvre presque mot pour mot le même texte... Mais voilà, c'était pour servir l'histoire, mettre en relief l'évolution importante qui avait eu lieu entre ces deux passages.
Sauf que Monsieur Lévy remit le couvert page 296, avec un passage lu en page 16 mais qui concernait une autre personne. Je pense qu'un artifice de cette sorte aurait suffit pour tout le livre mais bon, une fois qu'on a compris le truc... on s'y fait!
Quelques passages qui m'ont particulièrement plu :
"Je me forçais à me concentrer sur son visage et à ne pas regarder la zone amuptée. Pourquoi privilégier ce qui n'existe plus au détriment de tout ce qui est là? Pourquoi donner plus d'importance à ce qui ne va pas au lieu d'aimer tout ce qui va?" (page 55)
"- Tu sais ce que disait notre Président? Il y a ceux qui voient les choses telles qu'elles sont et qui se demandent pourquoi. Moi je les vois telles qu'elles pourraient être et je me dis pourquoi pas!" (page 86)
"Certaines blessures de l'enfance ne cicatrisent pas, elles se font oublier, le temps de nous laisser grandir, pour mieux ressurgir plus tard." (page 205)
" - Tu as voulu me quitter?
- J'y pense chaque matin en me levant, aux premières heures de nos journées, en te voyant avaler ton café dans les silences de tes refuges, en te regardant quand tu t'habilles de solitude, quand tu te laves du parfum de ma peau sous l'eau qui coule trop longtemps, quand je te sais si loin de nous sous ta douche, quand tu te précipites vers le téléphone qui sonne, comme si tu venais d'y entrevoir une fenêtre par où t'évader un peu plus encore. Et moi je reste là, les bras lourds d'un océan de bonheur où je rêvais de nous baigner." (page 216)
"On n'invente pas sa vie mon amour, il faut le seul courage de la vivre." (page 217)
Et puis la déclaration aux pages 291-292 mais je n'en dirai pas plus sinon, autant vous raconter la fin! Fin que justement j'ai apprécié. A la letcure, je l'ai trouvée un peu plate et puis, quelques secondes après, je me suis dit que cette phrase suffisait. Au final, c'était un livre intéressant mais pas passionnant. Je ne suis pas d'accord avec tout ce que l'auteur y a fait mais, au moins, ça ne se finissait pas forcément comme on aurait pu s'y attendre. Une bonne lecture mais loin derrière Et si c'était vrai (qu'il faudrait que je relise pour voir si je l'aime toujours autant) Cependant, elel m'a moins déçue que 7 jours pour une éternité.
Bonus : les plus perspicaces et/ou les plus fans d'entre vous auront remarqué l'illustration de couverture signée Mylène Farmer...
Lu dans le cadre d'une lecture commune avec : Zatoun, Setsuka, Hérisson08, Kel-Ly et Lagrandestef (désolée pour le retard mais j'ai commmencé à taper ce billet le 30/05. Ca compte donc?^^)