Commencé le : 28/02/2010
Terminé le : 11/03/2010
Emprunté à la médiathèque
Résumé (de l'édition Gallimard de 1991) :
L'Amérique des années soixante-dix, époque d'aspirations confuses, mal affranchie des tabous religieux, de la morale et du sexe. À Eastwick, une petite ville de province, trois femmes divorcées, adeptes des pratiques occultes, trois sorcières, exercent sur les hommes et leurs concurrentes le pouvoir que leur confèrent et leur charme, et leur liberté, et leur perversité. L'arrivée de Van Horne, incarnation du Malin, déclenchera une tragédie. Par goût du pouvoir absolu, Jane, Alexandra et Sukie en appelleront en effet aux forces maléfiques pour se débarrasser de Jenny, leur disciple devenue leur rivale et, donc, leur victime de prédilection.
Moi qui ne suis pas naïve, je ne l'ai pas prouvé quand j'ai choisi d'emprunter ce livre à la médiathèque. Pourquoi? Tout simplement car, comme une pure naïve, je me suis fiée au pilote de la série "Eastwick" pour me dire que j'allais sûrement aimer ce livre. La série, même si elle montrait le personnage de Van Horne comme quelqu'un d'assez noir, ne m'a pas du tout fait le même effet.
Si j'avais lu le résumé que je vous ai collé ici, j'aurais tout de suite relevé le terme "perversité", qui m'aurait écartée de cette lecture. Ca n'aurait pas été dommmage car, la perversité, c'est l'une des principales choses qui ressortent du roman et je déteste ça! De plus, tout est glauque dans ce livre. Tenez, pour en juger vous-mêmes, voici un extrait :
"les corps enfin révélés avec leurs marques et leurs flétrissures cachées pareilles à de décevants petits cadeaux de Noël" (page 99).
J'aime l'image car je trouve cette comparaison bien trouvée, simplement, je n'aime pas l'image que John Updike met en avant quand il parle des femmes dans son livre et tout particulièrement au travers du personnage d'Alexandra qu'il décrit, on peut le dire, comme grosse, vieille et moche mais qui a son charme (si, si, c'est possible!)
Ce livre est parfait pour vous si le côté pervers ne vous rebute pas, ni les longues phrases alambiquées bourrées de métaphores et de virgules à la fin desquelles je me demandais comment lesdites phrases avaient commencé!
Certes certaines sont belles et révélatrices d'une imagination fertile mais peut-être trop fertile pour moi.
Le roman montre également le grand intérêt que l'auteur porte à la nature en général et à l'écologie. De nombreux passages sont une pure description de la nature mais aussi une marque de pessimisme récurrent au fil des pages. Le temps qui passe me semble être l'un des thèmes de prédilections de John Updike mais surtout le temps qui passe et que l'on ne rattrape pas. Etant, pour le coup, assez pessimiste moi-même, j'ai pourtant trouvé que c'était trop, notamment à travers les fameuses descriptions d'Alexandra et de sa vie.
De plus, le personnage de Jane Smart m'a, tout du long, été totalement antipathique, parfois à la limite du supportable. Bon, OK, j'exagère peut-être mais elle m'a vraiment agacée! Une sorte d'incarnation de l'égoisme et du mal.
Ce personnage est une musicienne dans l'âme et le roman porte vraiment cette trace musicale. A tel point qu'un passage de plusieurs paragraphes m'a totalement perdue entre les croches, les quintes et autres suites. Je dois avouer que mes connaissances dans ce domaine n'étaient pas assez grandes pour que je puisse m'en imprégner.
J'ai toutefois pu apprécier la phrase disant que "La musique illumine de sa lampe palpitante la sombre caverne de nos existences" (page 258) Vous voyez, encore de la noirceur!
Certains passages m'ont aussi semblé tombés de nulle part, n'avoir pas leur place dans la continuité de l'histoire et les trois sorcières m'ont été antipathiques au sujet de leurs enfants : aucune ne s'occupe des siens!
Au final, je me suis en plus beaucoup ennuyée durant cette lecture. Il me reste donc à voir si la suite de la série se révèlera plus proche du livre (drôlement vieille et grosse Alexandra, à gauche, n'est-ce pas? Bon, je sais, ça n'aurait pas été assez commercial s'ils avaient respecté le livre à ce sujet) et à lire le synopsis du film pour décider de son visionnage ou non... (à voir les photos, ça a l'air assez proche et ça ne m'inspire donc rioen qui vaille)
Si je dois retenir un point positif de cette lecture, c'est que c'est que c'est elle qui forme la lettre "U" de mon challenge ABC, les auteurs portant cette initiale n'étant pas légion!^^